FOIRE AUX QUESTIONS


Comment se forme un prix ?

Albertini (1993, p. 274) donne la définition suivante d’un prix :

“ Le prix est la quantité de monnaie permettant d’acquérir un bien. Le prix d’équilibre est celui qui assure l’égalité de l’offre et de la demande ”.

Cette définition introduit deux caractéristiques importantes du prix. La première est qu’il correspond à une quantité de monnaie, et de ce fait dépend en économie ouverte de la valeur même de la monnaie. La seconde est qu’il naît de la confrontation d’une offre et d’une demande sur un marché pour permettre l’échange physique d’un produit. Si l’analyse des prix à l’instant t porte sur un seul produit que l’on isole du reste de l’économie, alors l’équilibre de marché est effectivement le résultat de l’offre et de la demande. Mais dans la réalité, chaque marché est conditionné par l’environnement économique global, et d’autres paramètres interviennent dans la formation du prix.
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Comment sont mesurés les prix au Burkina Faso ?

Il existe en fait deux dispositifs de mesure des prix au Burkina Faso : 

Ces deux sources  ne produisent pas des données strictement comparables car les méthodes de collecte, les produits mesurés sont différents dans les deux enquêtes. La plus importante concerne les produits suivis, dans les SIM il s'agit uniquement de denrées agricoles produites au Burkina Faso, ou dans la sous-région  (excepté le riz importé) qui ne reflètent que partiellement la réalité du marché sur lequel ces produits sont en concurrences avec d'autres (notamment importés), ni la réalité des consommations : même si l'arachide est 10 fois moins chère que le mil, on ne peut vivre uniquement d'elle.

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Qu'est ce que l'indice des prix à la consommation ?

Un indice des prix à la consommation est un instrument qui, au moyen d'un nombre unique, permet d'estimer, entre deux périodes données, l'évolution moyenne des prix des biens et services consommés par les ménages.

Il est important de préciser que l'indice des prix à la consommation n'est pas un indice du coût de la vie ou des dépenses qui comparerait les dépenses globales des ménages à deux périodes données. Ainsi l'indice des prix à la consommation ne prend pas en compte les impôts, les cotisations sociales, les remboursements d'emprunts, etc.
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A quoi sert l'indice des prix?

L'indice des prix à la consommation (IPC) a trois utilisations principales : économique, comptable et social.

L'IPC sert à mesurer, chaque mois, le rythme de la hausse des prix à l'intention des pouvoirs publics, du grand public, des médias, des partenaires sociaux, des salariés, des milieux d'affaires, des économistes, des universitaires, des organisations internationales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, etc.), etc. Il sert aussi à comparer l'inflation avec celle des autres pays.

La comptabilité nationale utilise l'IPC pour déflater divers agrégats dont l'agrégat « consommation des ménages ». L'IPC peut aussi servir à indexer des contrats privés, des pensions alimentaires, etc.

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Comment lire les résultats de l'indice?

Lorsqu'un indice est supérieur à un autre, par exemple l'indice de la viande est égal 109,4 alors que l'indice du poisson est de 106,9, cela ne signifie pas que la viande est plus chère que le poisson. Cela veut dire que depuis l'année de base 2003, les prix de la viande ont plus augmenté que ceux du poisson : +9,4 % contre + 6,9%.

Les évolutions mensuelles d'un mois sur l'autre sont calculées ainsi que les évolutions trimestrielles et annuelles. L’analyse porte sur les évolutions mensuelles mais aussi sur les évolutions sur une année qui ont l'avantage de ne pas être sujettes à des variations purement saisonnières
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Qu'est ce qui est pris en compte dans l'indice?

Le champ théorique de l'IHPC est constitué par la « consommation des ménages » qui est mesurée de façon plus ou moins régulière à travers des enquêtes dites de consommation.

Sont exclues du champ théorique de l'indice les dépenses suivantes : les opérations d'investissement (achats de logements ou de biens durables), les opérations financières, les opérations d'épargne, les impôts directs, les cotisations sociales, les intérêts versés, les dons ou pensions versés à d'autres ménages.

En raison de conventions internationales, l'autoconsommation des ménages n’est pas prise en compte.

  En raison de leur faible poids dans la consommation des ménages et à cause des difficultés de suivi, les biens et services suivants sont exclus du champ de l'IPC : les services d'assurance-maladie et d'assurance-accident, les services subsidiaires de l'enseignement, les services d'action sociale, certains services relatifs au logement (assainissement, assurances), certains biens pour les loisirs et la culture (matériel informatique, biens durables importants, horticulture et animaux d'agrément).

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Quels sont les produits suivis?

Les produits suivis sont répartis en 12 groupes reflétant les biens et services consommés par les ménages burkinabés, il s'agit:

Pour chaque groupe, il existe un certain nombre de produits, toujours les mêmes, qui constituent ce que l'on appelle le panier de la ménagère. Il est normalement mis à jour chaque début d'année pour tenir compte des apparitions et des disparitions de produits.

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Comment sont faits les relevés de prix?

Les prix sont relevés chaque mois auprès : 

Pour des raisons de confidentialité, la liste des points de vente est tenue secrète, elle peut bien sûr évoluer avec le temps en fonction de l'apparition ou de la disparition des points de vente.

 

Pour les denrées alimentaires, il existe deux types de relevés:

Ainsi chaque mois 320 produits sont suivis dans 190 points d'observation et plus de 3000 relevés de prix sont effectués par les agents de l'INSD.

 

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Pourquoi les prix ne sont relevés que dans la ville de Ouagadougou ?

En 1998, lors de la création d'un indice harmonisé des prix à la consommation entre les pays de l'UEMOA, le choix de prendre les capitales comme unique champ d'observation a été guidé par des raisons autant pratiques que théoriques.

Les raisons pratiques étaient liées au fait que l'enquête coûte cher et qu'il faut disposer en permanence, c'est à dire 12 mois sur 12, d'une équipe d'enquêteurs dont la seule tâche est d'effectuer les relevés de prix. Cela ne pouvait pratiquement se faire que dans la capitale où les INS dispose d'un siège et des infrastructures nécessaires. De plus, le fait d'inclure certaines villes de province aurait eut pour conséquence de ralentir la production de l'indice mensuel notamment à cause des délais d'acheminement de l'information.

Les raisons théoriques sont liées à la réalité de l'économie des pays de l'UEMOA en 1998, dans lesquels en dehors des prix des produits agricoles et de quelques produits manufacturés bénéficiant d'un effet de frontière, les autres constituants de l'indice ne présentait pas de différence significative en matière de prix avec ceux collectés à Ouagadougou, notamment pour tout ce qui concerne les services (publics ou para publics). Donc l'effort financier a consentir aurait probablement été minime en regard des différences régionales constatées.

A l'heure actuelle, la plupart des contraintes pratiques n'existent plus, l'INSD dispose de Directions régionales et les données peuvent être acheminées instantanément par Internet et il est possible d'avoir des indices régionaux de même qualité que l'indice national. La question de l'extension du champ demeure pourtant, pour qu'une enquête régionale soit rentable il faut que les différences entre régions soient suffisamment marquées.

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l'IHPC reflète t-il bien la consommation des ménages du Burkina Faso?

L'IHPC est basé sur la consommation du ménage burkinabé moyen en 1996. En dehors des problèmes évoqués plus haut d'évolution de cette consommation, il est important de comprendre que cet individu fictif qu'est le "burkinabé moyen" n'existe pas et qu'il est imposible de s'identifier à lui.

Si l'on souhaitait se rapprocher au mieux d'individus réels, il conviendrait (comme cela est fait dans certains pays) calculer des indices pour des groupes de populations : les urbains, les ruraux, les forts revenus, les faibles revenus, les familles élargies, les familles simples....bref pour des catégories de ménages auxquelles on peut plus facilement s'identifier. Toutefois, même en essayant de rendre mieux compte de la diversité des situations un indice des prix à la consommation ne suit qu'une partie des dépense des ménages.

Il est cependant indéniable que la consommation actuelle n'est plus celle de 1996, les enquêtes de consommation réalisées depuis indiquent toutes des changements importants dans la décomposition des dépenses (selon l'enquête budget réalisée en 2003, le poste des dépenses alimentaires serait passé de 34 à 44 % des dépenses totales). C'est pour cette raison que les travaux de rénovation de l'IHPC ont été entamés en 2008 pour aboutir à un changement de base en 2010.

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Méprise concernant l'IHPC

L'IHPC est souvent considéré comme la seule mesure du taux de variation des prix, pourtant il ne reflète que la réalité du consommateur burkinabé qui achète des biens et services (et encore pas tous). L'IHPC ne permet pas de comparer les prix réels des produits. Ainsi sir l'indice du prix du mil est aujourd'hui de 100,5 et celui du maïs de 117,9 par rapport à la base 100 de 1998, cela signifie seulement que le maïs a augmenté plus vite que le mil mais en aucun cas que le maïs est plus cher que le mil. Si l'on souhaite comparer les prix réels des produits il vaut mieux utiliser pour les prix agricoles les prix publiés par les SIM ou les prix de détails lorsque ceux-ci sont accessibles.

L'IHPC est aussi souvent considéré à tort comme un indice du coût de la vie. L'objectif d'un indice du coût de la vie est de mesurer les changements dans les prix dont les consommateurs devront tenir compte pour maintenir leur niveau de vie constant. La théorie étant que le produit le plus cher puisse être replacé par un produit équivalent moins cher, ce qui reviendrait à adapter sans cesse le panier en fonction des fluctuations des prix et donc de connaître toutes les règles de substitution de produits faites par les ménages, ce qui théoriquement et pratiquement impossible à réaliser. L'IHPC est fondé sur un panier fixe qui est révisé uniquement lorsqu'il y a disparition du produit des rayons ou apparition d'un nouveau produit (téléphones portables).


L'IHPC et le consommateur

l'IHPC indique une variation moyenne des prix de détail constatée par tous les consommateurs du Burkina Faso. On ne peut donc s'attendre a ce qu'il reflète les changements de prix auquel le ménage fait face car chaque consommateur achète une part bien particulière des produits présents dans le panier : les ménages ruraux ne consomment pas les mêmes produits que les ménages urbains et il en va ainsi des ménages riches et des ménages pauvres.

On peut imaginer (certains pays ont fait ce type de choix) suivre deux types d'indices lorsque les consommations entre deux catégories de populations sont vraiment différentes (les ménages urbains et les ménages ruraux). 

En tant que consommateur individuel, l'IHPC n'apporte pas une information vraiment pertinente puisque le souci de celui-ci est avant tout d'acheter le meilleur produit au meilleur prix et que ce type d'information n'est pas accessible à travers l'IHPC.

Par contre l'IHPC a un intérêt vis à vis du consommateur collectif (groupements professionnels, syndicats, ...) puisqu'il peut donner des bases à tout un ensemble de négociations (les salaires, les prix à la production, ...) dès lors qu'il est question de "mettre à jour" des tarifs.

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L'IHPC reflète t-il vraiment la réalité ?

De nombreuses causes peuvent affecter la qualité de l'indice des prix mais la plus importante est celle liée à la modification des consommations et du poids de celles-ci dans le budget des ménages. Ainsi, depuis la création de l'IHPC en 1996 le boom de la téléphonie mobile a introduit de nouvelles dépenses, la part du budget consacrés à ces dépenses a nécessairement amputé d'autres postes de consommation, ce qui modifie les calculs faits pour pondérer les groupes de produits entre eux. Il est donc nécessaire de revoir de façon périodique la panier de la ménagère en mettant à jour celui-ci grâce à des enquêtes de consommation.

La seconde cause de mauvaise qualité de l'indice est liée à l'évolution même des produits au cours du temps (ce que l'on appelle "variétés". Ainsi pour une même produit comme les mobylettes et toujours depuis 1996, le consommateur burkinabé est passé de la "yamaha dame" ou la "P3" à la mobylette d'origine chinoise. Si le relevé des prix continue d'être effectué sur un produit qui n'est réellement consommé, on introduit des erreurs dans l'indice. Ainsi l'introduction de produits d'origine chinoise, dont les coûts sont nettement moins élevés que leurs homologues japonais au européens a pour conséquence de faire descendre les prix et donc l'indice correspondant à ce groupe de produits.

La troisième cause est liée aux lieux de relevé des prix et à leur nombre. On peut aisément imaginer que depuis 1996 et dans la seule ville de Ouagadougou de nouveaux commerce ont ouvert (les cyber café par exemple) ou que certaines positions pratiquement monopolistique ou concentrée sur quelques points de vente en 1996 (informatique notamment) sont maintenant largement ouverte à la concurrence. Si les points de vente ne sont pas eux aussi mis à jour régulièrement, on introduit aussi des erreurs d'appréciation de la réalité.

Un bon indice des prix est donc celui qui est mis à jour régulièrement en ce qui concerne les habitudes de consommation, la qualité des produits suivis et les lieux de vente.

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